Solo Show at the Mayor office Lyon 7
12/2015
Mixed Technics on Velin paper 350g/m2 ; 50x70 cm
Wood frames.
Sold out

TheYellow présente :

« Grosses Légumes et Gros Poissons »

TheYellow, fraîchement remis de sa dernière exposition à la galerie Lorenzetti, explore avec une, psychédélique différentiation, le noir et la couleur, les légumes et les poissons, étrange non ?

Pas forcément.

En mettant en scène ces personnages légumes et poissons dans des situations fortes, je cherche à montrer l’absurde, non pas de la situation vécue mais bien de la représentation qu’on en donne.

Ces intervenants ne documentent plus l’exceptionnel de leur vécu mais à la manière d’acteurs se mettent en scène pour attirer l’attention des médias. D’un postulat de discrétion absolue, à la façon des cambrioleurs, comme la société du divertissement l’exige, nous avons dérivé, encore une fois, dans le spectaculaire, l’imagerie, le cinéma. Cette surenchère d’images incroyables, nous indique que ces acteurs, sont devenus des intervenants importants. Evidemment puisqu’ils s’exhibent sans pudeur ni retenu telles des stars du show-business.

Qu’ils aient certainement un discours construit derrière leurs actions, importe peu derrière la mise en scène. Cette mise en images de leurs actes, pour une diffusion toujours plus large, est elle faite dans le souci de porter le discours ? Ou est ce simplement pour vivre leur moment de gloire et rentrer plus profondément dans le rectum du marché de l’art ? Afin d’être au plus proche de celui-ci et ainsi être au chaud, protégé ?
Marché de l’art, symbole à lui seul de l’ensemble des valeurs du capitalisme ultra-libéral. Où à l’image de l’art comptant-pour-rien, il suffit de chier dans une boite et d’indexer sa valeur sur celle de l’or pour que celle-ci prenne effectivement la cherté de ce dernier (Piero Manzoni). Comme Marcel Duchamp, exhiba un cabinet de toilette au musée le transformant en oeuvre d’art. Ou le musée en chiotte ? Je ne me souviens plus très bien.

A travers ces réalisations (au sens cinema du terme), ils cherchent avant tout à se faire de la pub, appliquer les règles du marketing pour vendre un produit manufacturé, une performance d’acteur époustouflante ; pour peser dans le « game » de la surenchère du numérique, de la consommation à outrance d’images. Satisfaire l’appétit sans fin du monde connecté qui comme un drogué pour se sentir vivre à besoin de se fournir en sensation fortes auprès de ceux qui les vivent vraiment.
Nous ne pouvons blâmer une génération qui n’a comme seuls repères l’argent et l’exemple de parents qui eux se sont battus pour leur liberté individuelle, de profiter, d’user cette liberté à amasser le plus de « fame » possible. Et aller dans n’importe quelle galerie avide, échanger cette gloire factice contre argent trébuchante. Comme les accros du Pachinko qui ne peuvent gagner que des lots ; la loi interdisant les jeux d’argent ; mais hypocrisie de ce monde dans lequel on vit, peuvent à l’angle du même bâtiment échanger ces lots contre de l’argent frais. Sous l’oeil compatissant de état qui ainsi voit ces ouailles satisfaire leurs vils besoins et courir derrière leur rêves sans cesse.

En résumé faire valoir au plus grand nombre que leurs actions sont valeureuses, non plus par l’action elle même (puisqu’elle est valeureuse) mais par le gain potentiel (au choix : argent frais ou reconnaissance. Cf : Pachinko).
Probablement comme n’importe quel salarié, les objectifs sont de rigueur. Si tu n’as pas fait valider, par le sacro saint nombre de vue sur le net, tes performances, elles n’existent que pour ceux qui y étaient. C’est à dire qu’elle n’est pas globale donc pas monnayable.
Et nous dressons comme exemple ces personnages pas pour leurs actions qui sont répréhensibles (je n’ai rien mais alors rien du tout contre les transgressions de la loi de l’état) mais par leur faculté à générer de l’émotion à vendre.
Bref nous pourrions débattre longuement sur ce monde mercantile géré émotionnellement par des commerciaux qui te disent quand être ému ou quand ne pas l’être et surtout comment.

En retirant la couleur à ces moments, la cloitrant dans des prisons de géométrie, je cherche à montrer que l’uniformisation, la simplification, la fonte en un ensemble indistinct la pluralité de notre environnement, de nos émotions, de nos valeurs, tend à les faire disparaitre.